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« Rosa vit dans la crainte. Onze années auparavant, elle a enfreint la plus importante loi du Régisseur. Mais lorsque la guerre éclate et que les gardes royaux envahissent la ville, son secret risque d’être découvert. Comment s’en sortira-t-elle ? »
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NOTE : Cette nouvelle se déroule dans l'univers de "Coeur de Flammes", environ six ans avant le début de la série, mais peut très bien être lue de façon indépendante. Je vous souhaite une excellente lecture !
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NOTE : Cette nouvelle se déroule dans l'univers de "Coeur de Flammes", environ six ans avant le début de la série, mais peut très bien être lue de façon indépendante. Je vous souhaite une excellente lecture !
1.
Cela
fait quelques lunes[i]
que le soleil a refait son apparition. Il illumine toutes les rues de la
Braise, le quartier le plus au sud de la ville de Minabis, il redonne vie aux
fleurs qui bordent les trottoirs et réchauffe mon cœur. En apparence, le
printemps s’annonce particulièrement beau.
Seulement, la présence des gardes royaux à tous
les coins de rues gâche le tableau. Les combats battent leur plein au nord
depuis des mois, la guerre ne connait que de courtes périodes de répit. Notre ville
a très vite été mise sous protection royale, mais combien de temps serons-nous
épargnés ? Cela fait six longs mois que la guerre a commencé et la ville
d’Arabica n’est déjà plus que l’ombre d’elle-même. Elle résiste encore, mais
beaucoup de ses habitants ont déjà fui leurs maisons et migré vers le sud.
Notre quartier en particulier est de plus en plus
surpeuplé. Les commerçants ont envahi nos marchés, les mendiants ont noirci les
rues, les vols à l’arraché se sont multipliés. Les gens sont de plus en plus nerveux,
et ce n’est qu’une question de temps avant que les agressions ne deviennent
monnaie courante. Nous ne sommes plus en sécurité, même si la marée de gardes
royaux encadrant la ville est là pour nous faire croire le contraire. Au fond
de moi, je sais que ce n’est qu’un leurre. Lorsqu’Arabica sera tombée, ce sera
notre tour.
Je longe les étalages de riz et de poissons d’eau
douce, les seuls qu’on peut encore s’offrir depuis que la liaison avec la ville
portuaire de Borad a été coupée. Les lacs de la ville nous nourrissent encore,
mais nous approchons de la pénurie depuis la vague d’immigration.
Je dépasse un étal lorsqu’une belle carpe attire
mon attention. Le repas du soir est déjà tout décidé.
—Je veux cette carpe s’il vous plait, j’annonce au
marchand. Vous auriez éventuellement un prochain arrivage de fruits de
mer ?
—Rien du tout, madame Rosa, rien du tout. Ah la
la, si vous saviez combien je rêve de belles moules ! À la fin de cette
guerre, je vous pècherai moi-même un saumon entier !
—Vous êtes trop bon.
Je paie, récupère mon achat et continue mes
courses en achetant du riz, le seul mets encore abordable. Tous les tubercules
sont devenus hors de prix et seuls les sacs de riz sont approvisionnés
régulièrement, parfois depuis le château lui-même. J’aperçois quelques pommes
de terre au détour d’un étal et hésite à offrir ce plaisir à ma fille. Elle en
raffole. Pourtant, le prix, trois fois plus élevé qu’avant, me fait hésiter. Je
tourne autour de l’étal un moment et finis par céder. Cinq minutes plus tard,
j’ai six pommes de terre dans mon panier et beaucoup de pièces de cuivre en
moins.
Après avoir salué quelques connaissances, je quitte le marché sans presser le
pas, pour ne pas me faire remarquer. Même si les gardes n’interpellent que rarement
les civils, on n’est jamais trop prudent. Depuis le quadrillage de la ville, tout
comportement inhabituel est surveillé, surtout depuis qu’une rumeur dénonçant
la présence d’espions Ælfes[ii]
court dans le royaume. La paix et le calme sont les mots d’ordre et j’entends
bien les respecter. Après tout, j’ai épousé un Ælfe, et malgré le fait qu’il
soit légalement citoyen de notre état, il n’est pas bien vu qu’il se balade
librement en ce moment. Je mets donc un point d’honneur à faire les courses moi-même
et mon mari ne sort qu’à la tombée de la nuit, essentiellement pour s’occuper
de la construction de notre future maison, qui se situera beaucoup plus au nord
de la ville.
Sans accélérer, je quitte la place centrale et
continue plus à l’est. Je rejoins la maison en seulement quelques minutes, à
l’angle d’une vieille boulangerie qui a maintenant du mal à satisfaire la
demande quotidienne de pain. Je rentre et pose mes courses avec lassitude. Avant que je n’aie pu enlever mes
chaussures, ma première fille quitte notre chambre commune et se jette sur moi.
—Maman, j’ai fait un joli dessin, tu veux le
voir ?
—Je regarde dans un petit moment ma chérie, je vais
saluer ton père d’abord, d’accord ?
—Non ! s’énerve-t-elle. Je ne veux pas !
C’est pas mon père et il est méchant !
Sa réaction m’arrache un soupir. Louh, le père
d’Elena, est mort il y a huit ans maintenant, et depuis, elle n’accepte pas mon
nouveau mari. Arthur a pourtant tout fait pour lui plaire, mais ses efforts
sont restés vains. On dirait presque qu’Elena le déteste.
J’essaie de la calmer et de lui expliquer que son
beau-père l’aime, mais notre court échange se finit en larmes. Elle court se
réfugier dans notre chambre, en ressort la seconde d’après, sans doute parce
qu’Arthur s’y trouve, et s’enferme dans le petit débarras sur lequel donne le
salon. Habituée à ces scènes presque quotidiennes depuis quelques mois, je
n’essaie pas de l’en sortir et rejoins mon mari dans notre chambre. Je l’y
trouve en train de jouer avec ma petite dernière de sept ans à peine, Beth, un
vrai rayon de soleil.
—Alors ? m’interpelle Arthur en souriant.
Comment c’était ?
—Comme d’habitude, des gardes et du silence, rien
de bien passionnant, je lui réponds en embrassant Beth. Comment avance la
construction ? Tu dormais encore quand je suis partie tout à l’heure.
—Trop lentement à mon goût, mais ça avance. Elena
fait encore la tête, dis-moi ?
J’embrasse Beth qui s’amuse à me chatouiller le
nez, avant de répondre :
—Oui… Je ne sais plus quoi lui dire, ni quoi en
penser. Elle a toujours été si capricieuse, je ne la comprends vraiment pas.
—Et… l’autre ?
Je jette un regard noir à Arthur. Il n’est pas
censé parler d’elle, personne n’est censé parler d’elle. Il semble comprendre
sa maladresse et s’excuse avant de continuer à jouer avec Beth.
Je le quitte aussitôt et me rends dans le coin
cuisine du salon. J’essaie une dernière fois de faire sortir Elena de sa cachette
préférée, mais je ne réussis évidemment pas.
Je me tourne alors vers mes courses. Je les range
soigneusement et me mets à préparer le dîner. Lorsque j’ai terminé, je constate
en regardant dehors que le crépuscule approche déjà. Je vérifie que personne ne
rôde autour de la maison et ferme tous les rideaux. Je sers un plat de pommes
de terre à la lueur d’une torche, saisis une éponge propre ainsi que des
affaires de toilette et me rends au fond du salon. Je soulève le tapis sur
quelques pas, ouvre la trappe cachée en dessous et descends silencieusement dans la cave.
*/*
Cette histoire continue !
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Et n'oubliez pas que cette histoire continue !
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Glossaire.
[i] Lune : Une lune fait ici référence
à un tour de cadran d’horloge, donc vingt-quatre heures. Le décompte commence
au départ de la première lune et se termine au début de la lune suivante :
il se fait de nuit en nuit.
[ii] Ælfes : Race assez proche des Humains et
originaire de Cristallia. On dit que les températures glaciales de ce royaume seraient
à l’origine de leur teint pâle, leurs traits fins et leur beauté sans pareille.
Leurs oreilles pointues leur permettent d’entendre un peu plus loin que la
normale. Beaucoup d’entre eux ont immigré à Goran durant le dernier siècle.
[iii] Visiol : Pierre magique contenant
uniquement le pouvoir de la lumière. Il est souvent suspendu dans les airs et
éclaire une pièce d’une apaisante lumière blanche. Il en existe très peu et il
n’est pas nécessaire de les recharger.
[iv] Régisseur : Être maléfique qui a
soumis Iriah à la servitude. Il exige le paiement régulier de taxes ainsi que
l’extermination de tous les jumeaux et jumelles. Il communique avec les
emblèmes royaux à l’aide d’un oiseau aux plumes dorées. Certains l’assimilent à
un Dieu.
[v][v][v]
Masex : Pierres magiques
contenant un pouvoir défini. Il est nécessaire de porter une ceinture magique
pour s’en servir et leur puissance dépend de celle de son porteur. Un usage
intensif de ces pierres est déconseillé car elles peuvent consumer son
utilisateur et le tuer à long terme.
Les masex se déchargent inexorablement et il leur
faut un certain temps pour se recharger. Quelques masex servent à l’invocation
de chimères et d’autres encore plus rares, scellés dans des sceaux uniques,
contiennent le pouvoir des chimères royales. Ce sont les derniers vestiges de
l’ancienne ère magique qu’avaient connu les Anciens.
[vi] Ceinture magique ou Ceinture à masex : Ceinture dont la
fabrication inclut un matériau spécial permettant l’usage d’un à trois masex à
la fois. Elle puise l’énergie psychique de son porteur.
Anciens :
Anciens habitants d’Iriah qui vivaient en harmonie avec les chimères et la
magie. Ils se servaient librement de la magie jusqu’à ce qu’une effroyable
guerre les extermine. Les survivants enfermèrent leur pouvoir dans des pierres
magiques, les masex.
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